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Titre du blog : cristal-arturbain
Auteur : cristal-arturbain
Date de création : 20-06-2008
 
posté le 20-11-2013 à 00:15:25

Lasco project, Lek et Sowat, Palais de Tokyo, 19-22h (jeudi 21 novembre 2013)

Lasco project :

Lek et Sowat, Terrain vagues et projection du film, "Tracés directs"

Boris Tellegen,  Zone de faille

 

jeudi 21 novembre 2013, 19-22h

 

Palais de Tokyo M° Iena - Alma L8

 

 

Communiqué

 

 Depuis septembre 2012, Lek et Sowat se sont emparés des entrailles du Palais de Tokyo : des espaces secondaires, dedans dehors, des lieux sécuritaires inexploités entre la rue et l'institution. Leur architecture minimaliste marquée par le temps rappelle les lieux précaires et périphériques empruntés par les graffeurs : les friches industrielles, les dépôts de trains.

Inauguré en décembre 2012 et actualisé en novembre 2013, ce terrain vague expérimental présente un travail collectif en plein work in progress réunissant une cinquantaine d'artistes issus du graffiti. De générations et de démarches différentes - de ceux qui développent leur travail dans les terrains vierges jusqu'aux plus radicaux qui n'interviennent que sur les trains et les métros - tous exploitent dans leurs peintures les contraintes de l'environnement.

 

Créant un parcours en guet-apens plongé entre lumière et obscurité, Lek, Sowat, Dem189 et leurs invités ont déconstruit l'espace et lacéré l'architecture, imposant un code couleur noir-blanc-rouge, peintures récupérées dans les stocks du centre d'art. Cette immersion monumentale enveloppe le public dans un territoire éclairé brutalement au néon. La confrontation avec ces murs peints de façon autoritaire révèle des détails précieux, parfois détruits (mais archivés), chaque artiste ayant apporté son tracé, sa gestuelle, son histoire, sa posture, dans une composition vaporeuse et furtive où les égo et les styles se recouvrent et s'entrechoquent. Une zone saturée de peintures dans laquelle Larry Clark est venu tourner en juillet 2013 plusieurs scènes de son film "The Smell of Us".

Lek (né en 1971) et Sowat (né en 1978) mènent en commun une pratique de l'Urbex, l'investissement de lieux en friche, chargés d'histoire. Dans leurs fresques à grande échelle, le vocabulaire typographique traditionnellement utilisé dans le graffiti est mené vers une forme d'abstraction architecturée. En 2010 ils ont transformé un centre commercial désaffecté au nord de Paris - 40.000 m2 de ruines ayant accueilli Roms, prostituées et toxicos- en un centre d'art illégal et éphémère. Un hommage collectif au graffiti désormais condamné, archivé dans un court métrage et dans l'ouvrage Mausolée - résidence artistique sauvage (éditions Alternatives, 2012).

 

Artistes associés :

 

- 1ère session : ALËXONE, AZYLE, BABS, BOM.K, COKNEY, DEM189, DRAN, HONDA, HORFÉ, KATRE, LEK, OUTSIDER, RIZOTE, SAMBRE, SETH, SOWAT, SWIZ, VELVET, WXYZ, ZOER

 

- 2nde session : ALËXONE, PHILIPPE BAUDELOCQUE, DRAN, HOCTEZ, JAY ONE, KAN, LEGZ , SILVIO MAGAGLIO, NASSYO, O'CLOCK, SEBASTIEN PRESCHOUX, ROTI, SKKI, et des invités surprises…

 

Et aussi : ALZO, BADHYPNOZ, BRUSK, BORE, BORIS, LARRY CLARK, CYRIAK, DEMON, DRAS, EMOY, GOMER, GRIS1, HOBZ, INÉ, JACE, JAW, KÉBOY, KENO, KENCE, MEKO, MR. QUI, NEXT, NIBOR REILUOS, MARTHA COOPER, OGRE, ONDE, PEAMS, RUSTY, SAEYO, SINDÉ, SIRIUS, SMOE, SODA, TCHEKO, TEURK,WO, XABY...

 

Curateur : Hugo Vitrani

 

 

Boris Tellegen

 

 Croisement de lignes noires et intersections de verticales chrome, rose et orange fluo, se prolongent en fils tendus. Des compositions graphiques superposées façon fragments de lettres déstructurées, il ne reste plus que la dynamique enfouie sous du placo fissuré. Foudre noire et argentée crachée à l'extincteur trafiqué, arme Do It Yourself des peintres adeptes du vandalisme à très grande échelle. Ombres portées, reflet du plafond sur les murs, jeux de miroirs brisés créant des effets de symétrie et de dissymétrie : dans sa "Zone de Faille", Boris Tellegen  lacère l'espace et se confronte à l'architecture pour provoquer de nouvelles perspectives. 

 

Boris Tellegen articule son parcours visuel comme un dialogue architectural. Au centre de la composition, l'imposante canalisation traverse la zone. Puis il prolonge la rigueur répétitive du plafond coupe-feu, et détourne les repères techniques fluo tracés à la bombe de peinture par les architectes lors du chantier du Palais de Tokyo. Son installation précaire en strates de placo, miroir et film plastique transparent - comme le vestige d'un mur en ruine - fait apparaitre un schéma de construction inachevé. 

 

Boris Tellegen, né en 1968 et travaillant à Amsterdam, est un des pionniers historique de l'école du graffiti européen, répondant aux canons du graffiti américain. Sous son blaze "Delta", Boris Tellegen était au coeur de la connexion artistique entre Londres, Amsterdam et Paris qui a bouleversé les années 1980 à l'époque des crews CTK, USA, TCA et BBC. Delta a amené la perspective et la 3D dans le graffiti, mixant son travail de lettre avec sa formation d'ingénieur. Son travail a été publié dans les ouvrages historiques du mouvement. Il a été présenté dans les expositions d'art urbain les plus importantes, dont, en France, celle de la fondation Cartier en 2009. 

 

Depuis une dizaine d'années Boris Tellegen s'est émancipé de son nom de graffeur et des lettres pour développer des installations complexes sur la thématique des murs et de leur charge symbolique (enfermement, frontière…). Il utilise désormais le graffiti dans son travail comme un médium, au même rang que l'architecture, le design industriel, la peinture : autant de matières qu'il assemble, recouvre, déchire pour perturber l'espace en créant des paysages abstraits et graphiques. Brutale ou fragile, en béton, en bois ou en papiers déchirés, l'oeuvre de Boris Tellegen - entre violence, fragilité et chaos - fonctionne comme un écho des catastrophes naturelles et sociales (faillite d'une société post-industrielle, décroissance, crise climatique).

 

 

 En marge de leur présence officielle, Lek et Sowat ont invité secrètement vingt artistes issus de la rue pour travailler en tracés directs - avec de la craie et de l'eau - sur un tableau noir du Palais de Tokyo, support des médiateurs de l'institution. Le court-métrage "Tracés Directs" qui présente cette expérience clandestine - oeuvre saccadée et monochrome - questionne le passage de la rue à l'institution et révèle le surgissement des lettre, la violence de la destruction, la fragilité de la trace. "L'éphémère est nécessaire pour créer la rage qui pousse vers autre chose. Elle motive à être différent, ne pas être statique", explique Lek. Sowat complète : "Dans ce film en time-lapse, il s'agit de donner l'impression de découvrir des oeuvres à travers les vitres d'un métro lancé à pleine vitesse". Le film s'achève avec un abécédaire tracé par Jacques Villeglé, hommage à la résonance politique des lettres anonymes bombées dans les rues du monde.

 

Artistes associés :

PHILIPPE BAUDELOCQUE, WXYZ, ALËXONE, SMO, L'OUTSIDER, BABS, SKKI, JAY ONE, TCHEKO, APOTRE, KAN, SEB174, SAMBRE, NASSYO, POPAY, SPÉ, FLEO, DEM189, SWIZ, JACQUES VILLEGLÉ (par odre d'apparition)