Vernissage de l'exposition personnelle de Clet Abraham, Jeux interdits,
Vendredi 22 mai 2015, 18-21h
Expositionn du 22 mai au 10 juillet 2015
Galerie Artistik Rézo, 14 rue alexandre dumas P11
Communiqué
Pour sa troisième exposition, la galerie Artistik Rezo
présente « JEUX INTERDITS » , premier solo show de l’incontournable
artiste Clet Abraham connu principalement pour ses détournements
audacieux de panneaux de signalisation et qui ressent le besoin d’une
expression artistique dans la vie quotidienne.
Avec « Jeux
interdits », Clet décide d’explorer le monde des émotions et des
frustrations, en affrontant différentes thématiques comme l’amour, le
sexe et l’innocence. Tel un enfant dans un parc, l’artiste de rue
utilise l’espace urbain comme aire de jeu, à la seule différence que les
jeux d’adultes peuvent avoir des conséquences dramatiques. Il s’agit de
mettre en discussion notre rapport aux tabous, jusqu’où peut-on pousser les règles et frôler l’interdit...
Sur l'artiste :
Breton d’origine, Clet s’installe en Italie il y a maintenant vingt
ans. D’abord à Rome, puis à Florence, c’est là-bas qu’il développe,
depuis quelques années, la forme de Street Art pour laquelle il est
connu aujourd’hui. Pour lui, le dessin représente un véritable langage
de communication universel, qui permet de synthétiser la pensée de
manière visuelle. Il considère que l’art doit être utile, proche du
public et simple, fait non pas pour s’autocélébrer, mais pour servir un
contenu.
Après avoir recouvert toute l’Europe de ses stickers,
de Paris à Londres, en passant par Amsterdam, Berlin, Milan, Barcelone
ou encore Bruxelles, Clet est ensuite parti poser son oeuvre encore plus
loin. D’abord à New York puis plus récémment à Kyoto et Osaka, où les
autorités nippones n’ont pas toléré les détournements de panneau de
l’artiste. Clet et sa compagne japonaise sont donc actuellement enlisés
dans des problèmes judiciaires avec le Japon.
« Mon travail sur
les panneaux de signalisation est illégal, je le revendique. Je
voudrais ainsi faire observer que la légalité n’est pas une valeur
absolue, qu’il y a des valeurs bien plus valides, comme le sens de
responsabilité et le respect d’autrui. La loi est par définition
toujours en retard sur la réalité et par conséquent elle ne peut pas
s’imposer sans reconnaître sa composante de relativité. Nous sommes de
plus en plus envahis par la signalétique; l’espace urbain délivre
quantité de messages unilatéraux, certes utiles, mais pour le moins
bêtifiants. Je voudrais qu’à l’unilatéralité du message soit substituée
l’idée de réversibilité, qu’un sens nouveau s’ajoute au premier,
orientant d’autres niveaux de lecture. L’œuvre d’art doit se rendre
utile, elle doit donc savoir se mettre en relation avec les questions
contemporaines populaires, sans cadre ni piédestal: lorsque la
sacralisation disparaît, il reste la substance, si substance il y a. Mes
interventions sont des provocations qui ont pour but de faire
comprendre aux gens que l’art appartient à la vie quotidienne et qu’on
doit s’efforcer d’avoir avec lui une véritable relation, non une
approche superficielle, car l’art a toujours pour fonction de mettre à
nu, de dévoiler des choses qui dérangent. Les autorités ont de fait
beaucoup plus intérêt à protéger leur statut et leur rôle qu’à servir
les citoyens. C’est ce que j’essaie de démontrer dans mes travaux. La
culture et l’art servent à se poser des questions et à mener des
réflexions; pour un pouvoir oligarchique qui cherche à contrôler d’en
haut ce qu’il se passe dans un lieu, les premières choses à éliminer
sont précisément la culture et l’art. C’est pour cela que de moins en
moins de projets culturels de qualité, avec une vraie ouverture et un
réel intérêt international, sont soutenus. » © Clet Abraham, Cassandre
Horschamp, n°94, été 2013