VEF Blog

Titre du blog : cristal-arturbain
Auteur : cristal-arturbain
Date de création : 20-06-2008
 
posté le 26-09-2009 à 15:49:52

Jana und Js, compte-rendu de vernissage (septembre 2009)

Vernissage de l'expo personnelle de Jana und Js à la galerie Itinerrance.

 

Vous n'aurez pas le droit à des photos, parce que mon appareil est en panne et que mon téléphone portrable a sa mémoire pleine.

 

Mais nous retrouvons les pochoirs caractéristiques de Jana und Js, des hommes et des femmes en train de prendre des photos dans des paysages urbains de friches indutrielles, immeubles en ruine ou quartiers de barres d'immeubles, sur divers supports.

 

palettes en bois contreplaquée, planches de bois massifs, bouts de bois avec morceaux de fer vissés provenance de restes d'usines désaffectées, toiles de tableau (support plus classique).

 

J'ai croisé Rosewitha, que j'avais rencontré au festival Kosmopolite 2008, qui fait des carnets de voyages, entre textes poétiques et dessins, et a un très beau site sur ce sujet, le mail-art.

http://www.roswitha-guillemin.com

 

Il y avaient aussi des personnes de l'organisation du festival Festicité de Fontenay sous bois, ils voulaient voir les créations récentes des artistes qui vont être invité à leur festival et les soutenir le soir de leur vernissage. 

 

 

Après avoir fait le tour de l'expo, j'ai parlé avec les artistes, Jana puis JS.

Pour leurs pochoirs ils travaillent à deux, sur le choix des photos qu'ils reproduisent en pochoir et le choix des couleurs.

Il y a un an, ils ont fait une série de collages en forme de polaroïd dans les rues de Paris, depuis c'est plus des pochoirs à même les murs.

 

Par dioxyd, j'ai su que JS, avant de faire ses pochoris avec Jana, était celui qui collait les personnages en noir et blanc avec la signature "is bach". J'en ai parlé avec JS, il m'a dit que parfois ça remontait, des gens lui en parlait. Maintenant il est passé à une autre phase dans son travail... depuis sa rencontree avec Jana.

 

Sur ce, 2 personnes nous interrompent pour faire part à Js de réflexion sur la conservation de ses tableaux. En parlant plus tard avec eux, j'ai su que c'étaient Samantha, qui dirige avec C215 Stencil History X, un groupe français de promotion du pochoir, qui fait pas mal d'expo dans le monde, qui était invité au dernier festival Kosmopolite, en 2008  et qui a sorti il y a quelques années un livre sur les artistes pochoiristes qu'ils plébiscitent, et l'organisateur de la nuit du street art, en mai dernier, sur la place Saint Sulpice, qui à l'origne est spécialisé dans les peintures 18-19ème et a touché un peu à la restauration. 

J'ai eu une conversation très intéressante avec lui sur l'avenir des oeuvres du street art.

Le choix du support en fonction de l'optique que l'on a : travail dans la rue où la notion d'éphémère entre en compte, travail exposé en galerie avec une certaine idée de durabilité, de conservation où là le choix d'un support qui dure devient une donnée importante.

Ce monsieur faisait donc remarquer à JS que sur le long terme les craquelures du contreplaqué continueront à s'espacer et que la peinture à la bombe dessus tombera, contrairmeent à une autre zone du tableau, plus homogène, plus lisse, où ça ne bougera pas vraiment.

Sur une autre oeuvre, en planches de bois massif, le pochoir restera le même.

On est donc certain que des problèmes se poseront pour les oeuvres sur carton et papier journal qui partiront en miettes, de même certains plastiques bougeront avec le temps.

Son discours ne condamnait pas du tout les choix des supports en tant que tel. La notion d'éphémère, de disparition est important dans l'art urbain. Mais dès que l'on expose en galerie, donc pour faire connaître son travail à d'autres publics et surtout le vendre (la raison d'être des galeries d'art), un support viable est nécessaire, parce que c'est à ce moment-là que les collectionneurs prendront en compte cette donnée. Quel intérêt d'acheter une oeuvre, en dehors du fait de soutenir un artiste qu'on aime, si c'est pour se retrouver avec une oeuvre désagrégée au bout de 20 ans?

Il avait parlé avec un grappheur au sujet de la composition chimique des bombes qu'il utilisait et lui conseillait de demander aux société des bombes de peintures de lui fournir la composition de leur bombe pour qu'il voit si la peinture tiendra avec la temps sur du plastique.

 

Mais ce problème de conservation des oeuvres contemporaines n'est pas nouveau et propre à l'art urbain. Les photos posent les même question au niveau du papier et de la solution argentique, tout comme les photos numériques (il ne faut pas oublier). Les artistes des années 70, le groupe support/surface, l'art povera, qui ont voulu sortir des cadres classiques tant au niveau des matériaux utilisés que sujets et des manières de représenter, que restera-t-il d'oeuvres en cordes, en ficelles, en métal rouillé etc ?  Quel visage auront les poubelles d'Arman dans 50ans ? Un tas de débris encore plus réaliste que ce qu'elles sont déjà.