Les vernissages sont l'occasion de découvrir et revoir les artistes urbains croisés dans la rue par l'intermédiaire de leurs productions, à l'occasion de l'expo collective de la galerie Ligne 13,
j'ai croisé
Mimi le clown, qui a exposé des toiles mélant pinceaux et pochoir, reprenant les poses de ses collages de rues.
Suriani, qui a vu sur ce site la similitude entre ses collages de créatures mi-homme mi-animal et les collages à partir de gravures de Max Ernst. Il ne connaissait pas le travail de cet artistes qui date de 1934 et a fait l'objet d'une exposition au Musée d'orsay. Il était assez bluffé par cette coincidence. Je lui ai dit d'aller consulter le catalogue de l'exposition.
Découverte de l'artiste qui pose des mosaïques-plans sur les murs de Paris : Jérome Gulon
Je découvre régulièrement ses petites mosaïques de quelques centimètres qui se fondent dans l'espace urbain. Ils travaillent sur différentes séries depuis les années 80. Certaines ont disparu, comme la série sur le quai Tolbiac et les voies de l'ancienne gare, avant les travaux du quartier (la BNF et les logements). D'autres sont encore visibles, sa série République Française sur les mairies et les plans de quartiers.
Une très belle rencontre de l'artistes, après celle de ses oeuvres.
Il a édité un livre sur ses travaux :
Gulon J., Mosaïque, entre la pierre et le concept. Une pierre posée dans le champ de l'art contemporain, Editions de la luminade, Paris, mars 2008, 39p. 15euros
La série qu'il présente s'intitule les Bohémiennes. Il promène dans les rues, d'endroit en endroit, ses panneaux mélant plâtre, tesselles de mosaïque et briques, et prend une photo pour immortaliser l'instant. Celui-ci fait une vingtaine de cm de long.
Détail du panneau qui a la dimension des mosaïques qu'il colle sur les murs de Paris
(entre 5 et 10cm de côté). Ce qui est intéressant dans son travail est, sur un lit de ciment, le côté irrégulier de la surface des mosaïques, contrairement à celles plus anciennes que l'on a l'habitude de voir.
Mosaïque au papillon noir, jaune, orange sur un fond mixant tons bruns et blancs, inclue dans une surface verte. Au-dessus du papillon, une ligne fracturée de tesselles blanches avec un arc noir. Sous le papillon, une ligne verte foncé sépare la mosaïque en deux espaces : celui du dessous est terminé par 2 lignes de tesselles blanches et comprend un cadre blanc, qui peut être vu comme un cartouche comprenant une inscription : BOHEME + tesselle avec un signe dans un cercle + une tesselle avec la signature de l'artiste un J dans un G.
Les photos de l'exposition :
Vues générales de l'expo.
de gauche à droite, de haut en bas :
Mimi le clown, Mimi le clown, Suriani (les chats), FKDL, Botéro Trash (Minnie), FKDL.
Botéro Trash, Botéro trash (Andy Warhol), Suriani (le chat)
Les collages de FKDL
On a l'habitude de voir les collages de FKDL sur des feuilles de papiers sur les murs de Paris. Ici, pour ses oeuvres de galerie, les supports changent : le papier est remplcé par des morceaux de bois courbé et des toiles sur cadre.
Les 3 oeuvres en bois forment vraiment des sculptures, sur lesquelles ont été collées les dessins de mode qui agrémentent l'intérieur des corps des figures de FKDL sur ses affiches. La figure noire se retrouve dessinée par-dessus en pochoir.
Deux tableaux sur toile. On retrouve les même silhouettes de ses personnages de collages urbains. Mais, ici, peu ou pas de silhouette noire, les corps sont composés de morceaux de papier dans un même camaïeu, sur un fond composé de la même manière. Suivant les couleurs de fond, les personnages ressortent ou se fondent complètement dans les couleurs générales du tableaux et dans la technique même de composition. C'est un prolongement intéressant de son travail dans la rue.
Titi from paris.
Des supports originaux pour ses collages.
Un casier en bois, avec des collages d'étiquettes de cageots de poivrons. Le méchant Titi avec une souris à sa droite découpés en papier (dessin noir sur fond blanc, cerné d'un trait jaune), posés au milieu de la boite. Impression de théâtre de marionnette.
Trois briques marron, 1 grande verticale, 2 plus courtes (1 horizontale, 1 verticale posée sur la 1ère). Collage coupé entre les deux parties de briques, un homme moustachu, debout, en imper et chapeau, tenant dans ses bras un chien. J'aime beaucoup le matériau employé.
Economie des moyens, composition minimaliste constuite, matériau urbain.
Suriani et ses aminaux anthromorphes ou ses hommes animalisés.
Entee deux peintures pochoirs de Mimi le Clown. Partie du collage de son oiseau qui saute en l'air, bras et jambes écartés, en costume cravate.
Mimi le Clown reprend les poses de ses collages urbains, en train de courrir ou de jouer de la guitare. Sur des fond travaillés mélant pochoirs noirs et rouge repassés de grands coups de pinceaux blancs. Impression brute, mouvement et texture qui rapelle son maquillage quand il se déplace à chaque événement street art ;p.
Suriani : Tableaux aux 12 chats, debout, regardant fixement en face d'eux, noir et blanc sur fond rouge. Ives pense à chaque fois, en les voyant, aux chats d'Alain Séchats.
Les oiseaux de Suriani encadrant un Mickey de Botéro Trash. Composition en miroir de deux tableaux de Suriani, représentant un personnage à tête d'oiseau aux regards menaçants, à pull rose, sur un fond de fleurs stylisées noir et blanches.
Les tableaux de Botéro Trash. On le voit moins souvent dans les rues de Paris. Plus actif il y a 1 ou 2 ans. Son principe que l'on retrouve ici en tableaux sur toiles : prendre des personnages connus et les "botériser", les grossir comme les femmes du peintre Botéro, les peindre en accumulant les formes rondes.
On a donc un Mickey et une Minnie (au-dessus) et une compisition plus abstraite, couleurs chairs sur fond militaire. Cela me fait penser aux photos et dessins de la poupée d'Hans Belmer, un artiste surréaliste.